Le PSG aime se faire peur

Pour ce match retour en terre catalane, les supporters du PSG aiment jouer à se faire peur. Avec quatre buts d’avance, les coéquipiers de Thiago Silva ont pourtant toutes les raisons de croire à la qualification…

En ce matin de match retour, les supporters parisiens aiment jouer à se faire peur. En écoutant leurs témoignages à la radio ou à la télévision, on entend des discours inquiets voire empreints d’un certain aspect maléfique. Barcelone serait « donc » plus qu’un club ! La devise du club sous-entendrait qu’une force noire guiderait les Catalans. Transparent au match aller, Leo Messi n’arrête plus de grandir dans l’imaginaire des Français pour devenir un géant capable de marquer une batterie de buts en marchant. Suarez multiplie les entretiens dans la presse pour expliquer que seul Barcelone peut renverser une situation désespérée.

Pour l’attaquant mordant, le Barça s’est incliné lourdement au Parc des Princes pour mieux pour entrer dans l’histoire du football. En effet, selon les annales de l’UEFA, les 58 équipes qui se sont inclinées (4-0) à l’aller ont été éliminées au match retour. Jamais un miracle ne s’est produit lorsqu’une telle déroute a été infligée lors de la première manche. Voilà pourquoi les Barcelonais veulent croire à cette voie unique. Lors des derniers matchs au Camp Nou, les supporters catalans ont chanté « si se puede ». Oui, on peut « se qualifier ». Portée par une excellente dynamique (44 buts inscrits lors de ses 14 derniers matchs), la « MSN » s’offre une moyenne de 3 buts par match. Les quotidiens locaux soufflent aussi sur les cendres pour lancer le feu avant 20 h 45. Sport titre : « nous croyons à la remontée ». El Mundo Deportivo souscrit à l’aventure et légende « 10 raisons d’y croire». A décrire ce contexte, on frissonne déjà à l’idée de vivre, quoi qu’il advienne, une soirée historique. Celle qui entre, à jamais, dans notre panthéon des souvenirs. Oui mais voilà, le football reste avant tout un sport où l’irrationnel survient rarement comme le prouvent les statistiques. Le Bayern Munich a inscrit (5-1) à l’aller et (5-1) au retour à Arsenal.

Au Parc des Princes, la différence athlétique entre le PSG et le Barça semblait abyssale. La domination tactique fut tellement écrasante que même les joueurs barcelonais, comme Piquet ou Busquets, reconnaissaient déjà leur défaite. Entre-temps, Luis Enrique a même donné sa démission. Alors que peut-il arriver aux Parisiens ? Sous-estimer le match aller ? Unai Emery les a prévenus qu’il faudrait souffrir. Que Messi marque dans les dix premières minutes provoquerait-il un match de folie ? Peut-être, mais il faudrait que les Parisiens n’inscrivent pas le moindre but en contre-attaque… Il semble bien difficile de résoudre l’équation pour le grand Barcelone. Bien sûr, le football demeure un sport où tout reste possible mais le PSG a toutes les clefs en main pour s’ouvrir les portes des quarts de finale. Et même, il peut s’imposer en terre espagnole pour bien signifier qu’il est l’un des favoris de cette Ligue des champions.