Les Tops et les Flops de la première semaine en NBA

NBA – Riche en sensations fortes, la première semaine de la saison régulière a déjà mis en lumière certaines tendances. Du sans-faute des Raptors au zéro pointé des Lakers, voici ce qu’il faut retenir du début de l’exercice 2018/19.

Kyrie Irving (Boston Celtics) et Kawhi Leonard (Toronto Raptors)
Kyrie Irving (Boston Celtics) et Kawhi Leonard (Toronto Raptors)
Les Tops

La greffe Kawhi prend vite à Toronto

Après une année presque blanche aux San Antonio Spurs (seulement 9 matchs joués), Kawhi Leonard était attendu au tournant cette saison, d’autant plus que le MVP des finales 2014 a quitté cet été sa franchise de toujours pour rejoindre les Toronto Raptors à l’Est. Ceux qui se demandaient si Leonard pourrait retrouver le niveau de jeu qui lui avait permis de se classer 2e aux votes pour le titre de MVP en 2016, puis 3e en 2017, ont rapidement eu la réponse. Non seulement Kawhi est bel et bien de retour, mais il semble déjà s’être adapté à merveille à sa nouvelle franchise.

Avec leur nouvel duo arrière-ailier (puisque Leonard est arrivé avec son compère des Spurs Danny Green, en échange de DeMar DeRozan et Jakob Pöltl), les Raptors ont ainsi réalisé un départ parfait, remportant leur quatre premiers matchs face à quatre adversaires de la conférence Est. Après les Cleveland Cavaliers, orphelins de LeBron James, en ouverture, la franchise canadienne a ainsi dominé les favoris de la conférence, les Boston Celtics, au terme d’un match de haut vol dans lequel Leonard a particulièrement brillé (31 points et 10 rebonds). Si l’ailier a été ménagé le lendemain à Washington, cela n’a pas empêché les Raptors de dévorer les Wizards au finish. Ce lundi, Kawhi était de retour aux affaires face aux Charlotte Hornets de Kemba Walker (élu joueur de la semaine à l’Est) et l’ancien Spur a de nouveau été le meilleur marqueur des siens avec 22 points, victoire à la clé. Malgré un été animé, avec des changements de coach (Nick Nurse pour Dwane Casey) et donc de franchise player, les Raptors montrent ainsi qu’ils n’ont rien perdu de la force collective qui leur avait permis de décrocher la première place de la conférence Est la saison passée.

Les rookies se montrent déjà

Annoncée comme particulièrement talentueuse, la cuvée 2018 de la Draft n’a pas tardé à faire parler d’elle. A commencer par le choix numéro 1, le pivot DeAndre Ayton (20 ans, Phoenix Suns), qui a remporté son premier duel face à l’autre rookie prodige, le Slovène Luka Doncic (19 ans, Dallas Mavericks), en ouverture de la saison. Déjà performant sur le plan statistique (14,3 points et 10,7 rebonds de moyenne en trois matchs), Ayton a cependant vu ses Suns s’incliner deux fois (contre Denver et Golden State) après la victoire initiale contre les Mavs. Tout l’inverse de Doncic, qui a pris une part déterminante dans les succès de Dallas à domicile face à Minnesota et Chicago. Avec 18,3 points ; 5,7 rebonds et 4,3 passes décisives de moyenne, le MVP de l’Euroligue 2018 est en train de réussir ses premiers pas en NBA.

Mais le rookie le plus impressionnant de ce début de saison est sans doute à chercher du côté de la conférence Est et des Atlanta Hawks. Monstrueux l’an passé en NCAA (meilleur scoreur et passeur du championnat universitaire), Trae Young (20 ans) a affolé les compteurs lors de la victoire des Hawks à Cleveland, en compilant 35 points et 11 passes décisives dès son troisième match professionnel. Pour trouver trace d’une performance comparable de la part d’un débutant en NBA, il faut remonter à la saison rookie d’un certain Stephen Curry, auquel Young, créateur inspiré et shooteur particulièrement adroit, a souvent été comparé. Tout reste évidemment à faire pour le meneur poids plume (81 kg pour 1,88 m), mais dire qu’il part sur de bonnes bases est donc un doux euphémisme…

Les Flops

Kyrie Irving et les Celtics sur la pointe des pieds

Grand favori de la conférence Est aux yeux de nombreux observateurs, Boston semblait avoir confirmé ce statut en remportant avec autorité le tout premier match de la saison, à domicile face aux Philadelphia Sixers. Mais depuis, les Celtics peinent à trouver leur rythme de croisière et n’ont glané qu’une autre victoire (sur le parquet des New York Knicks), pour deux défaites (à Toronto et, plus inquiétant, à domicile contre le Magic d’Orlando). Toujours efficaces défensivement, les hommes de Brad Stevens pêchent en revanche particulièrement en attaque depuis le début de saison. Seule équipe de la Ligue à inscrire moins de 100 points par match en moyenne (99,8) pour l’instant, Boston pâtit notamment de l’entame décevante de son meneur All-Star Kyrie Irving.

Opéré du genou au printemps dernier, ce qui lui avait valu de manquer la fin de saison et les play-offs, Irving avait pourtant annoncé en avoir fini avec les pépins physiques et semblait en condition optimale pour tout casser cette saison. Jusqu’ici, c’est tout l’inverse qui s’est produit. En panne de confiance, Irving affiche des statistiques indignes d’un joueur de son rang (16,5 points à 39 % de réussite au tir, dont 18% à 3 points) et son influence sur le jeu des Celtics, qui dépendent beaucoup des accélérations de leur numéro 11, est très limitée. Si le meneur bénéficie du soutien de son entraîneur Brad Stevens, qui a souligné la difficulté de retrouver le rythme après six mois sans jouer, il va vite devoir hausser le ton pour aider les Celtics à remplir leurs objectifs élevés, dans une conférence Est qui pourrait s’avérer plus relevée que prévu.

Baston et défense en carton, décollage raté pour les Lakers de LeBron

Trois défaites en trois matchs, LeBron James espérait sans doute un tout autre bilan pour ses grands débuts sous le maillot des Los Angeles Lakers. Certes, le calendrier proposait une entrée en matière des plus ardues aux “Purple and Gold”, avec des chocs face à trois poids lourds supposés de la conférence Ouest, habitués des play-offs (Portland Trail Blazers, Houston Rockets et San Antonio Spurs), mais au-delà des résultats, c’est surtout la manière qui aura fait naître quelques doutes chez les fans de la franchise californienne. Jusqu’ici, le fait marquant de la saison des Lakers a ainsi été constitué par une bagarre de saloon provoquée, lors du match contre les Rockets, par un crachat de Rajon Rondo sur Chris Paul.

L’échauffourée, qui a valu trois matchs de suspension à Rondo et quatre à Brandon Ingram, coupable d’en avoir rajouté une couche, illustre en tout cas bien le grand bazar auquel ressemble le début de saison de la franchise californienne. Si James et ses nouveaux coéquipiers ont à chaque fois réussi à embraser les débuts de partie, ils n’arrivent pour le moment pas à tenir la distance, la faute notamment à une défense catastrophique, la pire de NBA en termes de points encaissés (131,7 par match en moyenne) sur ce début de saison. Si ses statistiques personnelles sont conformes à ses standards (27,3 points ; 8,3 rebonds et 8,3 passes décisives de moyenne), James peine pour l’heure à tirer son équipe vers le haut et à lui insuffler sa rage de vaincre. Comme un symbole, le King a d’ailleurs failli au moment de donner la victoire aux siens face aux Spurs, dans la nuit de lundi à mardi. Pour les Lakers de LBJ, la route vers les play-offs semble encore bien longue…