Sergio Reguilón, le soleil de Madrid


LIGUE DES CHAMPIONS – Dans une saison pour l’instant nuageuse symbolisée par trois défaites dans les Clasicos, le Real Madrid peut compter sur Sergio Reguilón pour passer entre les gouttes. Le jeune Espagnol, qui a relégué Marcelo sur le banc, devrait encore débuter ce mardi face à l’Ajax lors du huitième de finale retour (21h).

Sergio Reguilón (photo Reuters)
Sergio Reguilón (photo Reuters)

C’est le graal pour n’importe quel joueur. S’imposer dans son club formateur qui plus est lorsque celui-ci s’appelle le Real Madrid et qu’il vient de glaner quatre des cinq dernières Ligue des Champions. Ce rêve, Sergio Reguilón le touche du doigt depuis plusieurs mois. Plus exactement depuis la gifle reçue par les Merengue au Camp Nou fin octobre et l’éviction de Julen Lopetegui.

Lui qui n’avait pas joué la moindre minute en Liga sous les ordres du technicien espagnol enchaîne les matchs depuis l’arrivée de Santiago Solari sur le banc madrilène. Marcelo, encore considéré comme une référence à son poste en fin d’année dernière, assiste du banc de touche à l’éclosion du jeune latéral de 22 ans. Et il faut bien avouer que la comparaison entre les deux hommes ne penche pas (du tout) en faveur du Brésilien.

Amsterdam, le passage de témoin ?

Pur produit de la cantera -le centre de formation du Real Madrid- Reguilón a débuté dix matchs en Liga. Son bilan est admirable : neuf succès pour une seule défaite. Avant le revers face au Barça, l’Espagnol restait même sur une série impressionnante de neuf victoires d’affilée dans la peau d’un titulaire.

Marcelo, lui, a seulement été titularisé cinq fois par Solari en championnat. Avec une victoire, un nul et surtout trois défaites, son bilan est plus que mauvais. Même en Ligue des Champions, l’international auriverde est relégué au second plan.

Lors du match aller à l’Amsterdam ArenA, Santiago Solari avait décidé de laisser sur le banc Marcelo au profit de l’inexpérimenté Reguilón. Une révolution du côté de Madrid. Car pour voir le Brésilien de 30 ans sortir du onze pour un match éliminatoire de C1, sans blessure ni suspension, il fallait remonter au 10 mars 2015. À cette époque, le Real Madrid comptait trois Ligues des Champions de moins dans son armoire à trophées.

Marcelo plus souvent sur le banc que sur le terrain ces derniers mois (photo AFP)
Marcelo plus souvent sur le banc que sur le terrain ces derniers mois (photo AFP)

Un Real plus solide avec Reguilón

Paradoxalement et malgré son jeune âge, Reguilón apporte plus de tranquillité à l’arrière-garde merengue. Contrairement à Marcelo, parfois pointé du doigt pour ses replis défensifs approximatifs, le natif de Madrid protège mieux son couloir. Sans oublier de donner un coup de main en attaque comme il l’a très bien fait lors des deux derniers Clasicos. Son entente avec Vinicius, lui aussi placé sous le feu des projecteurs en 2019, est pleine de promesses pour l’avenir.

Avec Reguilón sur le terrain, le Real Madrid a encaissé 18 buts en 18 rencontres. Un total plus honorable que les 39 buts encaissés avec Marcelo en 24 matchs.

Les chiffres donnent donc raison à Solari et ce dernier a récemment fait part de sa satisfaction de voir un joueur qu’il a eu sous ses ordres à la Castilla réussir en équipe première. «Reguilón est un exemple pour toute la Cantera du Real. Il démontre que la possibilité existe, avec talent et implication, de se faire une place dans l’équipe A.»

Un tempérament de feu

Une chose est certaine : Sergio Reguilón n’est pas inhibé pas ses nouvelles responsabilités. Une scène captée par la télévision espagnole lors du dernier Clasico démontre que le défenseur a le sang chaud. Agacé par la proximité de Luis Suarez, il ne s’est pas démonté et a même attaqué l’attaquant uruguayen, notamment sur son physique : «Ne me touche pas, ne me touche pas. Tu es moche, tu es moche.»

Visiblement très en forme, il a ensuite invectivé Lionel Messi qui passait par là : «Quoi ? Qu’est-ce que tu dis ? Qu’est-ce qui te démange la puce (la Pulga en espagnol, ndlr) ? Qu’est-ce qu’il t’arrive maintenant ?»

Un caractère bien trempé, des performances convaincantes… Reguilón a déjà adopté tous les codes pour se faire aimer des supporters. Après l’averse, l’éclaircie à Madrid ?