Le MVP du mois : James Harden écrit l'histoire

NBA – Cette saison, la rédaction de Yahoo Sport décerne chaque mois son trophée de “Most Valuable Player”. Après Kawhi Leonard en octobre, LeBron James en novembre et James Harden en décembre, l’arrière barbu des Houston Rockets fait le doublé, à l’issue d’un mois de janvier historique.

James Harden a marqué de son empreinte le mois de janvier en NBA
James Harden a marqué de son empreinte le mois de janvier en NBA

Après son incroyable mois de décembre, James Harden n’est pas redescendu de son petit nuage en janvier. Bien au contraire, le MVP en titre a encore haussé le ton et produit des statistiques individuelles qui feront date. Dans la longue histoire de la NBA en effet, un seul joueur, le mythique Wilt Chamberlain, a bouclé un mois calendaire (à six reprises au cours des années 1960) avec une moyenne de points supérieure à celle assurée en janvier 2019 par James Harden (43,6 points par match).

Vertigineuse, cette référence suffit à mesurer la portée historique de ce qu’a accompli, depuis le début de l’année civile, le numéro 13 des Rockets, qui a donc surpassé de peu le record “moderne” de scoring sur un mois, établi par Kobe Bryant en janvier 2006 (43,4 points). Qui plus est, “The Beard” a tenu cette moyenne sur un match de plus que “Black Mamba” il y a treize ans (14 rencontres pour Harden, 13 pour Bryant). Si le MVP 2018, désormais grand favori à sa propre succession, est encore à des années lumières du palmarès de la légende des Lakers (notamment pour ce qui est des titres de champion, domaine dans lequel Bryant mène 5 à 0), il s’inscrit clairement comme son successeur en matière de festin offensif.

Le one man show Harden

James Harden a d’ailleurs battu un autre record de Kobe Bryant au cours du mois de janvier, celui du nombre de matchs consécutifs en inscrivant 30 points ou plus. Bryant s’était arrêté à 17 en 2003, Harden en est désormais à 25, à cheval sur la fin de 2018 et le début de 2019, série en cours. Là encore, un seul homme a fait mieux depuis la création de la NBA en 1946 : Wilt Chamberlain (à deux reprises, dont une invraisemblable série de 65 matchs !). A la régularité des performances, Harden a en plus ajouté quelques lignes historiques, avec trois énormes cartons (57 points contre Memphis le 14 janvier, 58 contre Brooklyn le 16 et 61 au Madison Square Garden de New York le 23, son record en carrière).

Avec la blessure, le 13 janvier, de Clint Capela qui s’est ajoutée à celle de Chris Paul (revenu à la compétition le 27), les circonstances ont placé James Harden dans l’obligation de se saisir de toutes les responsabilités, ou presque, en attaque. Sur l’ensemble du mois, le barbu a donc pris près d’un tiers (33,1%) du total de tirs tentés par les Houston Rockets, dont le jeu, déjà minimaliste, s’est souvent réduit à un one man show du numéro 13, qui a notamment marqué les esprits en inscrivant 304 points de suite sans la moindre passe décisive d’un coéquipier entre le 13 et le 27 ! Tout au long du mois de janvier, le gaucher a cependant conservé le souci de distribuer des caviars à ses partenaires (7,6 passes décisives par match), mais aussi celui de contribuer dans d’autres secteurs (8,7 rebonds et 2,1 interceptions).

Les Rockets peuvent le remercier

Si son omnipotence sur le jeu offensif de son équipe a fait jaser, tout comme les largesses dont il bénéficierait de la part des arbitres, James Harden a en tout cas eu le mérite, grâce à ses monstrueuses prestations individuelles, de maintenir à flot des Rockets décimés, qui ont donc été privés pendant une douzaine de jours de deux des trois meilleurs joueurs de leur effectif. Dans cette situation, beaucoup d’équipes auraient plongé, pas Houston, qui aura gagné 4 matchs sur 6 sur la période où Paul et Capela étaient indisponibles. Globalement, le bilan du mois de janvier est positif pour les hommes de Mike D’Antoni (8 victoires, 6 défaites), ce qui leur a permis de conserver une place dans le top 6 de la conférence Ouest.

Les Rockets peuvent donc dire un grand merci à leur MVP, dont la débauche d’énergie en attaque, parfois maladroite (Harden a tourné à 5,5 pertes de balle par match en janvier et n’a rentré que 43% de ses tirs, dont 33,5% à 3 points), n’aura pas été vaine. Ainsi, si Houston n’est que la 12e meilleure équipe de NBA en janvier (loin des bilans à plus de 80% de victoires des Golden State Warriors et des Milwaukee Bucks), James Harden a joué un rôle tellement important dans la relative réussite de son équipe qu’il nous semblait impossible de ne pas lui attribuer le trophée de MVP du mois. Pour s’en convaincre définitivement, on signalera qu’avec ses 43,6 points de moyenne, “The Beard” repousse les autres meilleurs scoreurs du mois – Anthony Davis (32,6 points de moyenne en 8 matchs joués) et Stephen Curry (31,3 points en 13 matchs) – à plus de dix unités d’écart. Un gouffre.

Ils le méritaient aussi : Stephen Curry (Golden State Warriors), Paul George (Oklahoma City Thunder), Joel Embiid (Philadelphia 76ers), Giannis Antetokounmpo (Milwaukee Bucks)